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ARTICLE DU OUEST FRANCE

Ouest-France De notre correspondante à Nairobi (Kenya) Claudia LACAVE. Publié le 15/08/2023 à 07h17.
Air Water Africa, une société de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), a installé des fontaines atmosphériques dans une école de Nairobi, au Kenya. Ce procédé permet de récupérer l’eau de la condensation de l’air.
Des élèves de l’internat de filles Karen C viennent tester avec curiosité les nouveaux distributeurs d’eau. | CLAUDIA LACAVE.

 

L’entreprise Air Water Africa (AWA) de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, vient d’installer une technologie innovante qui permet de récupérer l’eau de la condensation de l’air dans une école d’Afrique de l’Est. L’établissement était, jusque-là, obligé d’acheter quotidiennement de l’eau à l’origine parfois douteuse.
Dans une cour boueuse entourée de bâtiments gris et blancs, un groupe de jeunes filles en uniforme se regroupent avec excitation, leurs tasses en plastique colorées à la main. Au cœur de leur attention ce matin-là froid et humide, deux distributeurs d’eau dotés d’un affichage tactile et d’un design moderne qui tranche avec l’établissement rudimentaire.

 

« Transformer l’hygrométrie en eau potable »

 

Air Water Africa a installé gracieusement, début août, ces machines révolutionnaires pour l’internat de filles Karen C, qui regroupe 500 élèves des quartiers défavorisés alentour de la capitale du Kenya, Nairobi. Elles vont bénéficier de plus de 1 000 litres d’eau potable par jour, mais l’installation ne se passe pas sans difficultés.
Alain Tranchant, le technicien d’AWA, explique comment le distributeur fonctionne. | CLAUDIA LACAVE.
Panneau électrique dangereux, câble coupé, fusible qui saute, le technicien de l’entreprise Air Water Africa (AWA) venu spécialement de France, Alain Tranchant, se bat contre les éléments. « On s’aperçoit que c’est très difficile, déplore-t-il. Les gens ont du mal à comprendre qu’on arrive à récupérer l’hygrométrie de l’air pour en faire de l’eau potable. »
Les élèves de Karen C et certains membres du personnel débordent de curiosité. La directrice adjointe, Nthenya Kithyoma, a même fait des recherches sur Internet et affirme : « Nous sommes beaucoup dans l’attente, tout le monde va toquer tous les jours sur le réservoir d’eau et regarder s’il se remplit. »
Les employés entourent les machines avec leurs gourdes isolantes, la professeure de physique chimie teste la température de la fonction eau chaude et les questions pleuvent : « Est-on en train d’assécher l’air ? », « Il y a aussi de l’eau froide ? », « Est-ce que c’est illimité ? »

 

« Le but est de prouver que notre technologie est fiable et durable »

 

Un générateur imposant de 1 000 litres et deux petites machines de 20 litres ont été aménagés dans l’urgence. L’école a désespérément besoin d’eau potable propre car, sans puits, elle doit faire venir quotidiennement deux camions de 16 000 litres, à 5 000 shillings (32 €) chacun, et doit faire bouillir l’eau pour boire. Seulement 62 % de la population kenyane a accès à l’eau de base et 59 % à l’eau potable salubre.
L’entreprise dispose de plusieurs projets retardés dans le pays depuis trois ans et profite de cette opération de solidarité, qui s’élève à plus de 60 000 €, pour installer sa première démo. Hubert Bayer, le fondateur d’AWA, explique : « Nous sommes heureux de le faire et c’est sincère. Ensuite, le but est d’apporter la preuve par dix que notre technologie fonctionne, qu’elle est fiable, durable et sans équivoque. »

Vidéo de présentation AWA au Kenya